En quelques mots
Quelques réflexions de notre présidente d’honneur Eliette Gerfaud :
« Au fil des mois qui passent nous constatons que notre association, Rencontres Romaines, est de plus en plus sollicitée pour assurer des accompagnements sur les grands sites religieux et culturels de Rome: c’est sa vocation, et nous ne pouvons que nous en réjouir! En France, comme à Rome, notre association est connue et reconnue.
Peut-être, cependant, serait-il bon, face à la multiplicité de ces demandes, de se remémorer l’esprit des origines de l’association dans le contexte de la maison d’accueil de la Trinité des Monts.
1975: Année Sainte. On s’attend à voir affluer à Rome de nombreux pèlerins parmi lesquels des groupes de jeunes dont le budget est serré. Mère Lefebvre, religieuse du Sacré Cœur, a l’idée de solliciter des étudiants pour accompagner, bénévolement, ces jeunes pèlerins dans leur découverte de Rome, de l’Antiquité à la Chrétienté. Elle qui avait accueilli à la Trinité les jeunes bachelières des écoles du Sacré Cœur pour leurs « Humanités », aura à cœur d’accueillir et d’accompagner des groupes de collégiens, en particulier des collèges publics, venus d’un peu partout en France. Elle se plaisait parfois à nous montrer les courriers remplis de gratitude et d’émotion qu’elle recevait ensuite.
L’association prend forme. Le vivier des bénévoles, qui se renouvelle régulièrement, en provenance de toutes les régions de France, assure une présence au moment des vacances scolaires. Très vite, Mère Lebebvre s’adjoint les services d’une « permanente », qu’elle choisit elle-même, pour l’année. Les sessions de formation se perpétuent et se perfectionnent chaque année pour une vingtaine d’étudiants ou de jeunes professionnels désireux de donner un peu de leur temps pour une « pastorale du tourisme ».
Depuis quelques années, ce sont deux permanentes (permanents) qui assurent, avec toujours beaucoup de compétence et de générosité, la continuité du service de septembre à juin, régulièrement secondées par les bénévoles qui se succèdent à un rythme de plus en plus serré tout au long de l’année. Les Fraternités de Jérusalem ont succédé aux religieuses du Sacré Cœur à La Trinité des Monts mais la vocation du lieu et des différentes personnes qui le font vivre demeure : nous devons avoir conscience que notre action s’inscrit dans une Histoire qui nous dépasse.
Aujourd’hui, devant l’afflux des demandes, n’oublions pas cette priorité à donner aux groupes, de jeunes en particulier, même s’il faut renoncer occasionnellement au programme des visites pour les individuels. N’oublions pas que notre bénévolat au sein de l’association n’a pas vocation à faire faire des économies de prix de revient à des agences organisatrices de grands pèlerinages. N’oublions pas que Rencontres Romaines n’est pas dans une logique de « chiffre d’affaire » mais de service. Acceptons nos limites: combien de bénévoles peuvent être disponibles ensemble à un moment donné (quand on annonce un groupe de 260 personnes)? Combien peuvent être logés ensemble ?
Concrètement, s’il y a un effort à faire, et un choix, entre 260 personnes d’une agence et 90 handicapés de l’Arche, choisissons l’Arche! En sachant que, dans ce cas comme dans l’autre, nous nous engageons inévitablement dans une démarche commerciale car le nombre de bénévoles nécessaires aura inévitablement un coût pour Rencontres Romaines qui le répercutera à l’association demandeuse de ses services.
Mère Lefebvre attachait une grande importance à la qualité du contact entre les bénévoles accompagnés. Qu’advient-il de cette qualité relationnelle entre le guide et son auditoire si l’on parle dans un micro à des gens qui vous suivent en troupeau, écouteur à l’oreille?…Voilà aussi un nouveau paramètre à ne pas négliger dans nos accompagnements!
Enfin, l’histoire même de Rencontres Romaines et son histoire depuis plus de 30 ans montre s’il en était besoin, que c’est une association vivante, où se côtoient plusieurs générations, dans la richesse des nouveaux venus de chaque année, dans l’équilibre entre une permanence et une forme de renouvellement de ses membres et du bureau. C’est sans doute une part importante de ce qui fait sa force. Il importe que chacun, quelle que soit son ancienneté ou sa région d’origine s’y sente toujours à l’aise, accueilli et reconnu à Rome comme dans nos rencontres en France. »
Eliette GERFAUD, retour de Rome, septembre 2008